Aujourd’hui, nous nous retrouvons pour un nouvel épisode sur les pionniers de l’aviation. Je vous propose un peu d’histoire aéronautique française. Je vous souhaite la bienvenue dans le monde de l’aéronautique avec non pas un aviateur français, mais bien une aviatrice ! Adrienne Bolland est le sujet du jour.
Nous verrons qu’Adrienne Bolland est une aviatrice qui a su marquer l’histoire au début du développement de l’aviation. A bord de son monoplanMorane-Saulnier, elle a pu réaliser qui étaient pourtant inimaginables à l’époque.
Adrienne Bolland est née le 25 novembre 1895. On la connait grâce à ses nombreux exploits dans le domaine de l’aviation. C’était une pilote d’essai française qui a été la toute première femme à avoir volé au-dessus de la Cordillère des Andes entre l’Argentine et le Chili à bord de son monoplace.
On la connaît surtout pour son record du monde avec son avion de voltige. En effet, elle remporte le record féminin du looping à bord de son Caudron 127. Elle réalisa 212 loopings en 1 heure. C’est d’ailleurs grâce à cet exploit que madame Bolland fut nommée « femme aviatrice la plus accomplie de France ».
Adrienne Bolland est née dans une famille nombreuse. Dès son plus jeune âge, elle était passionnée d’aéronautique. Dès qu’elle eut 20 ans, elle décida de devenir pilote dans le but de rembourser les dettes de jeu qu’elle avait accumulé. Initialement, elle s’appelait Adrienne Boland mais une erreur typographique lors de son inscription à un cours de pilotage ne l’a pas déplus et elle garda le nom avec un « l » en trop toute sa vie.
Elle décida donc de rejoindre René Caudron pour livrer et promouvoir les nouveaux avions du groupe étaient des modèles d’aviation légère. Son but était de suivre une formation de pilote, d’apprendre à voler et d’avoir les qualifications aériennes nécessaires pour obtenir son brevet de pilote le plus rapidement possible. Et elle réussit car il lui suffit de deux mois pour acquérir sa licence de pilote d’aviation civile.
Chez Caudron, elle devait réussir à promouvoir de petits aéronefs qui étaient les premiers avions de l’époque. Elle avait aussi cette volonté d’avoir son propre avion d’où le fait qu’ils aient monté ensemble un G3. En Août 1920, elle traversa la Manche en Avion, et réussit donc à répéter l’exploit de Harriet Quimby en 1912.
Un fait intéressant est qu’elle était assez compliquée à gérer dans la vie de tous les jours. Il lui arrivait assez souvent d’être cloué au sol. Cependant, la vie aérienne changeait sa façon d’être et elle avoua un jour ceci : « je suis devenue une personne différente dans un avion. Je me suis sentie petite, humble ».
C’est chez Caudron qu’elle commença à piloter et à voler. Une de ses missions qui la fit connaître est celle qui consistait à aller en Argentine pour faire des vols de démonstration. C’est à partir de cette époque qu’elle commença à planifier son vol dans la Cordillère des Andes. Elle devait montrer des modèles d’avion pour faire du commerce en Argentine et ce son les G3 qui ont été choisi.
Ce sont des avions d’observation militaire qui ont été grandement utilisé durant la première guerre mondiale. Elle avait un avion qui n’était pas idéal pour le voyage, n’avait que 40 heures de vol et n’avait aucune carte ni connaissance de la région et pourtant, elle accepta cette mission et s’envola en Avril 1921.
Elle eut plusieurs problèmes dont un qui est particulièrement important. Le G3 est un avion qui est particulièrement intéressant pour l’époque mais en 1920, les technologies n’étaient pas encore au point et l’altitude maximale à laquelle ce G3 pouvait accéder était de 4 500 mètres. C’était problématique car il n’était pas rare que de nombreuses montagnes atteignent plus de 6500 mètres d’altitude dans les Andes. Elle devait alors réussir à passer les plus grandes montagnes en passant entre elles, en les contournant puis en traversant les vallées les moins dangereuses.
Un autre problème était lié à la température. En effet, les avions de l’époque n’avaient pas de pare-brise, et les pilotes étaient directement face à l’air libre. Elle portait une combinaison spéciale pour éviter le plus possible d’avoir froid, avait en plus un pyjama et aussi des journaux qui rembourraient le tout. Pourtant, cela ne suffisait pas à la tenir complètement au chaud. Etant donné qu’elle vola pendant 4 heures, il y eut des répercutions physiques. Certains vaisseaux sanguins de son visage ont éclaté à cause du froid constant.
Elle a tout de même réussi l’exploit de réaliser ce vol tout en étant saine et sauve. Elle atterrit à Santiago et beaucoup de personnes étaient présentes pour célébrer l’exploit. Cependant, le consul de France a cru que c’était une mauvaise blague liée au 1er avril donc il ne prit pas la peine de faire le déplacement. Ce n’est que très tardivement que la France prend réellement en compte ce qu’Adrienne a pu réaliser et en 1924, elle sera décorée de la Légion d’honneur.
Aujourd’hui, son nom reste gravé dans nos mémoires. Il existe une rue Adrienne Bolland et un Lycée Adrienne Bolland. Vous pourrez aussi entendre parler d’elle au Musée de l’Air Ces édifices permettent de nous remémorer les exploits de la personne. C’est en 2005 que la poste a produit des timbres en son effigie. Il y a aussi un tramway a paris qui traverse 26 arrêts dont un qui porte le nom d’Adrienne Bolland.
Si vous êtes passionné d’aviation, et que vous voulez en apprendre plus sur l’histoire de splendides aviateurs, regardez nos articles sur Louis Blériot, celui sur Henri Guillaumet (et l’aéropostale) ou encore celui sur les 4 plus grands aviateurs Français. Si vous voulez en apprendre plus sur cette aviatrice, regardez ce superbe article de blog sur les archives d'Adrienne Bolland